Monday, August 6, 2012

Ink under my skin.

Je ne veux pas trop faire la nana qui s'y connait trop bien et qui parle pour tout le monde, après tout je n'ai que cinq tatouages, et qu'il y a autant de raisons de se faire tatouer que de tatoué-e-s. Mais j'avais quand même envie d'en parler, vu que c'est une partie importante de ma vie depuis quelques années. Je n'ai pas toujours été attirée par les tatouages en eux-mêmes, mais j'avoue que le fait de marquer sa peau pour toujours, ça m'intriguait beaucoup.


J'ai attendu le mois avant mes 19 ans pour me faire tatouer pour la première fois, une croix ansée de 2cm sur 1 cm, en tracé sur le poignet gauche. C'est un peu un tatouage de merde pour beaucoup, mais c'est probablement celui qui signifie le plus de choses pour moi. Tous mes tatouages ont plusieurs significations, l'officielle, celle que je n'hésite pas à dire aux gens les plus proches, et les cachés, qui le resteront. Et j'aime bien cet aspect, d'afficher quelque chose à tout le monde tout en sachant qu'ils ne connaîtront jamais la signification profonde de cette marque.

Le jour J, j'étais dans un état de stress pas possible, même si j'étais avec une amie. Son motif était plus gros, et elle est passée la première pendant que j'envisageais très sérieusement de m'enfuir. Au final, j'ai pris sur moi et je me suis faite tatouer. J'ai mis plus d'un an avant de recommencer, traumatisée par l'expérience, mais voulant apprendre mieux gérer, et profiter pleinement. Cette séance là, pourtant sur les côtes, s'est déroulée tellement bien qu'en sortant de la boutique, j'ai su que j'allais, à terme, être plus ou moins recouverte. C'était peut-être les endorphines qui parlaient, mais trois tatouages et un an et demi plus tard, l'idée ne m'a toujours pas quittée. Depuis, j'ai eu l'autre poignet tatoué, et le dessus des cuisses.


La plupart des gens s'arrêtent à la douleur, et c'est vrai que sur le moment, je me suis souvent dit "ahah okay on arrête les conneries, plus de tatouages.". Parce que ouais, ça fait mal, mais pas que. Le sentiment d'engagement envers soi-même et envers son corps, la libération des endorphines, la création même du projet, la rencontre avec le tatoueur, le moment où il dessine/décalque le motif sur ta peau et enlève le papier carbone, où tu acceptes la douleur, où tu vois les traits être gravés au fur et à mesure dans ta peau, pour toujours, je sais pas, c'est grisant je trouve. C'est un sentiment que j'ai jamais retrouvé nul part, et rien que pour ça, ça vaut le coup de serrer les dents.

Les derniers étaient une grosse étape pour moi, car j'avais contacté une tatoueuse connue, avec un style reconnaissable entre mille, et malgré quelques indications, elle avait plus ou moins carte blanche. Le budget était évidemment plus conséquent, la taille aussi (une feuille A4 par cuisse), le temps sous le dermo (4h x 2), la visibilité et la confiance envers la tatoueuse, car je n'allais voir les croquis que le jour J. J'ai eu tellement peur de l'engagement que je prenais, j'ai plusieurs fois pensé à annuler, après tout j'étais pas "le genre" de fille à avoir des tatouages aussi gros. Du moins c'est ce qu'on cessait de me répéter. Au final, j'y suis allée comme une grande, et en rentrant chez moi avec les tracés, ça m'a totalement chamboulé. J'avais le thème du motif, sur les chroniques des vampires, depuis plusieurs mois dans ma tête, mais en voyant le taff de cette tatoueuse, j'ai quasiment tout modifié: du flanc c'est passé aux cuisses, j'ai viré le lettrage, ajouté deux visages... aucun regret.

Un bout de Lestat
J'ai beaucoup de difficulté à me projeter dans l'avenir, c'est pourquoi je ne réfléchis pas des années avant de franchir le pas. Tous mes tatouages représentent quelque chose qui fait partie de ma vie depuis longtemps, qui l'a modifié un peu ou beaucoup, qui m'a rendu heureuse ou qui m'a fait de la peine, et c'est tout ce qui compte. J'ai voulu CE tatouage à CE moment précis, et peut importe si ce qu'ils représentent ne fait plus partie de ma vie dans x années, je refuse d'oublier ce que j'étais avant, ce que j'ai aimé, ce que j'ai trouvé beau. Au fil des années, mes goûts vont changer, les styles de mes tatouages aussi, et à la fin, ça représentera un peu ce qu'a été ma vie.

Je ne dis pas que mon point de vue sur les tatouages est celui à avoir, je connais pas mal de personnes qui mettent plusieurs années avant de franchir le pas, et c'est compréhensible. Comme je l'ai dis, autant de visions du tatouage que de tatoués. Cependant, je m'impose certaines choses: déjà, que mes futurs tatouages soient extrêmement bien réalisés, quitte à y mettre le prix; ensuite, je ne ferais rien sur les bras, les mains, le cou, le chest et le visage avant d'être pleinement intégrée dans mon job. Pour le coup, ça passe ou ça casse, suivant l'entreprise et le pays où je vais bosser. Si par malheur ma vie à Londres ne se passe pas comme je l'aurais souhaité et que je suis obligée de revenir bosser à Paris, je saurais qu'ici, le tatouage est moins bien toléré, même dans la mode.
J'ai vraiment très peur du jour où je n'aurais plus de place, vu que je vois le tatouage comme une thérapie. Peut-être qu'à ce moment là, je me sentirais complète ou je sais pas quoi, et que je n'aurais plus besoin de ça pour me sentir bien. En attendant, je prend bientôt rendez-vous pour ma prochaine pièce, sur le mollet.

Non c'est pas QUE du sang...

Les deux gifs viennent de Tumblr, postés et repostés. Les deux photos sont de moi donc merci de ne pas les utiliser sans m'avertir.

1 comment:

  1. On a presque la même vision du tatouage. Comme toi, je ne me projette pas dans l'avenir. Je me fais tatouer quelque chose qui a un fort rapport avec un moment clé de ma vie. Je regrette seulement de ne pas avoir un budget régulier pour me faire tatouer quand j'en ai envie.

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